Semaine nationale des soins infirmiers 2022 : Entretien avec la Dre Mary Smith

La célébration attire l’attention sur les infirmières et infirmiers, sensibilise davantage le public, les responsables des politiques et les gouvernements aux nombreuses contributions que les soins infirmiers apportent au bien-être de la population canadienne.

En 1971, le Conseil International des Infirmières (CII) a désigné le 12 mai, soit l’anniversaire de naissance de Florence Nightingale, comme étant la Journée internationale des infirmières. En 1985, les membres de l’Association des infirmières et infirmier du Canada (AIIC) ont adopté une résolution pour entreprendre des négociations avec le gouvernement fédéral afin d’explorer la possibilité de proclamer la semaine du 12 mai Semaine nationale des soins infirmiers chaque année. Peu après, le ministre fédéral de la Santé a proclamé la deuxième semaine de mai comme étant la Semaine nationale des infirmières et infirmiers, qui est devenue en 1993, la Semaine nationale des soins infirmiers pour insister sur les réalisations de la profession en tant que discipline.

Pour honorer la Semaine nationale des soins infirmiers 2022, Stéphanie Larivière, responsable des communications du PRDTC, s’est récemment entretenue avec la Dre Mary Smith pour en savoir plus sur son implication dans la recherche sur le don et la transplantation en tant qu’infirmière praticienne.

À propos de la Dre Mary Smith

Dre Mary Smith est titulaire d’un doctorat en sciences infirmières de l’Université de Victoria et est infirmière praticienne en soins primaires en Ontario. Elle est également professeure adjointe à l’école de soins infirmiers de l’Université Queens et s’intéresse vivement à la santé rénale autochtone par le biais d’approches de recherche axées sur la communauté et culturellement sûres. Ses intérêts découlent de ses propres expériences en tant que donneuse de rein et membre d’une communauté des Premières nations en Ontario. Mary s’est portée volontaire auprès de la Fondation canadienne du rein et a fait des présentations dans tout le Canada, aux États-Unis et en Australie sur ses expériences en matière de don rénal. Grâce à la subvention pour les soins paramédicaux de la Fondation canadienne du rein, la Dre Smith et son équipe de recherche s’emploient actuellement à trouver des solutions autochtones fondées sur la force pour la santé rénale. En outre, elle est également membre bénévole de l’Indigenous Peoples’ Engagement and Research Council par le biais du réseau CAN-Solve CKD. En outre, Mary a travaillé pendant plus de dix ans dans la prestation de soins de santé mentale et participe activement à l’éducation en matière de santé mentale.

Comment avez-vous commencé à vous impliquer dans la recherche en tant qu’infirmière praticienne ?

En tant qu’infirmière praticienne, je dois toujours être guidée par les meilleures preuves dans la pratique clinique. Dans le cadre de mon rôle dans le domaine de la santé mentale, j’ai souvent eu besoin d’étudier la recherche pour guider les soins. Cependant, la plus grande inspiration qui m’a poussée à m’impliquer en tant que chercheuse a été l’expérience de don de rein à mon fils. Je me demandais pourquoi il y avait moins de transplantations dans les communautés autochtones. Ma famille et ma communauté des Premières nations (Chimnissing) ont un taux élevé de maladies rénales, et de nombreuses personnes ont besoin de dialyse et attendent une greffe rénale. Cette situation a suscité mes premiers intérêts et mes études de doctorat en méthodologies de recherche autochtones.

Sur quoi porte votre recherche ?

Mes recherches portent sur la santé des Autochtones, principalement dans les domaines des maladies rénales et chroniques, y compris le diabète, ainsi que sur les conséquences de la pandémie de COVID-19. Actuellement, je suis la chercheuse principale d’un projet de recherche financé par la Fondation canadienne du rein, intitulé Circles towards Indigenous solutions for kidney health: A strength-based pilot project. Le projet fait appel à une méthodologie qualitative et la communauté est impliquée dans toutes les phases, de sa conception à l’analyse des données. En outre, je contribue à plusieurs autres initiatives de recherche émergentes sur le thème de la COVID-19 et des maladies chroniques qui ont un impact sur la santé rénale.

Comment les chercheurs pourraient-ils faire participer les infirmières et infirmiers à leurs recherches ?

Je vois se développer des recherches souvent dirigées par des chercheurs ayant une formation en soins infirmiers et qui donnent la priorité aux expériences et aux perspectives des infirmières et infirmiers. Elle s’inspire en outre d’approches collaboratives, ouvertes et créatives qui font appel à une équipe diversifiée avec les communautés. Les chercheurs peuvent solliciter l’expertise infirmière dans la conception des propositions et à toutes les étapes du processus de recherche. Se tenir au courant des nombreuses initiatives en matière de soins infirmiers qui ont lieu au niveau local peut aider à identifier des collaborateurs potentiels avec lesquels s’engager.

Quels sont les obstacles et les facteurs qui incitent les infirmières et infirmiers à participer à la recherche ?

Parmi les obstacles actuels, citons l’impact de la COVID-19 sur l’ensemble de la main-d’œuvre infirmière et le financement disponible pour soutenir l’enseignement, la pratique et la recherche en matière de soins infirmiers. Les facilitateurs comprennent l’accent mis en permanence sur le développement de l’expertise en recherche au sein de la formation en soins infirmiers et l’accent mis sur les approches collaboratives pour inclure les cadres de soins inter-professionnels. Un leadership favorable agit comme un catalyseur systémique qui favorise les approches fondées sur le travail d’équipe et augmente la capacité par le biais d’une formation et d’un mentorat inter-professionnel. La participation à la recherche passe par l’acceptation des personnes de tous horizons ayant une vision du monde unique et non dominante.

Le Groupe de travail ARDOT

Le groupe de travail Allied Research in Donation and Transplantation (ARDOT) du PRDTC inclus des professionnels paramédicaux (infirmières autorisées, inhalothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, etc.) qui travaillent dans le domaine du don ou de la transplantation d’organes. L’objectif principal de ce groupe de travail est de faire le lien entre les contributions des professionnels de la santé et les progrès cliniques par le biais de la recherche. Le groupe vise également à :

  • Fournir un soutien à la recherche aux cliniciens des professions paramédicales et aux cliniciens menant des recherches sur les populations des professions paramédicales ;
  • Promouvoir la collaboration interprofessionnelle entre les professionnels de la santé dans les domaines cliniques et universitaires afin de faire progresser la recherche sur le don d’organes au niveau international ;
  • Promouvoir une approche participative de la recherche répondant aux besoins réels des utilisateurs des connaissances au stade final des soins.

Apprenez-en plus sur les groupes de travail du PRDTC ici.