Article en vedette dans Clinical Infectious Diseases : Victor H. Ferreira

Le PRDTC tient à féliciter Victor Ferreira, associé de recherche au Ajmera Transplant Centre de l’University Health Network, pour sa récente publication intitulée : Omicron BA.4/5 neutralization and T-cell responses in organ transplant recipients after Booster mRNA vaccine : a Multicenter Cohort Study, dans Clinical Infectious Diseases !

Cette nouvelle publication est issue d’une initiative soutenue par le PRDTC – une étude observationnelle évaluant l’immunogénicité du vaccin contre la COVID-19 chez les receveurs de greffes d’organes solides et de cellules souches hématopoïétiques ; l’étude PREVenT-COVID.

L’étude a consisté à analyser une cohorte de 220 receveurs de greffes d’organes solides pour déterminer les facteurs qui affectent la protection immunitaire contre la lignée Omicron BA.4/5 de la COVID-19. Les résultats ont révélé que, par rapport à une série de trois doses de vaccin contre la COVID-19, l’administration d’une quatrième dose augmentait de manière significative les niveaux d’anticorps neutralisants spécifiques de la lignée Omicron BA.4/5. En outre, les personnes qui avaient déjà contracté la COVID-19 avant leur quatrième dose présentaient des taux nettement plus élevés d’anticorps neutralisants spécifiques à l’Omicron BA.4/5. Cet article souligne également que le nombre de cellules T polyfonctionnelles, qui sont très efficaces pour combattre les virus tels que la COVID-19, a augmenté de manière significative après l’administration d’une quatrième dose de vaccin. En outre, l’âge avancé, les médicaments immunosuppresseurs, le type de vaccin et l’infection antérieure à la COVID-19 sont autant de facteurs qui réduisent l’immunité contre Omicron BA.4/5.

Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que la quatrième dose de vaccin et la quatrième dose de vaccin combinée à une infection antérieure par la COVID-19 augmentent de manière significative la protection immunitaire des receveurs de greffes d’organes solides contre l’infection par Omicron BA.4/5 COVID-19.

Pour en connaître davantage sur l’étude PREVenT-COVID, visitez notre site web.

Nous avons posé à Victor quelques questions sur l’étude que vous pouvez lire ci-dessous.

Quels sont les principaux résultats de l’étude ?

Notre étude montre qu’un rappel (quatrième dose) du vaccin ARNm augmente de manière significative les réponses en anticorps neutralisants chez les receveurs de greffes d’organes solides contre Omicron BA.4 et BA.5. Il s’agit de sous-variants très contagieux qui circulent encore dans de nombreuses régions du monde. La vaccination de rappel a également augmenté le nombre de cellules T polyfonctionnelles CD4+, une population de cellules T spécifiques d’antigènes hautement activées. L’ensemble de ces résultats suggère que les receveurs d’organes fortement immunisés pourraient être moins exposés au risque de développer une forme grave de la COVID-19. Il est important de noter que nous avons identifié l’âge avancé, la transplantation pulmonaire, l’utilisation de médicaments immunosuppresseurs tels que le mycophénolate et la prednisone, ainsi que le type de vaccin, comme étant des facteurs de risque qui prédisent de manière indépendante l’absence de réponse d’anticorps neutralisants. En revanche, le fait d’avoir eu la COVID-19 avant de recevoir une quatrième dose était associé à une plus grande neutralisation des BA.4/5.

Comment pensez-vous que cette recherche fera progresser les connaissances dans ce domaine ?

Ces données soutiennent les efforts visant à encourager les receveurs de greffe à recevoir des doses de rappel/4e de vaccins ARNm afin de renforcer la protection contre les virus Omicron en circulation. Cependant, près de la moitié des participants à notre étude n’ont pas produit d’anticorps neutralisants contre BA.4 et BA.5, même après quatre doses de vaccin contre la COVID-19. Cela suggère qu’une proportion substantielle de transplantés – en particulier ceux qui sont plus âgés, qui ont reçu une transplantation pulmonaire et qui sont traités avec certaines classes de médicaments immunosuppresseurs – reste exposée de manière disproportionnée à un risque d’échec vaccinal et de développer une forme grave de la COVID-19. Nos données soutiennent l’expansion et la mise en œuvre de stratégies d’atténuation pour protéger ces personnes vulnérables, y compris de nouvelles plateformes de vaccins non réplicatifs, des anticorps monoclonaux préventifs et une réduction temporaire de l’immunosuppression.

Comment le PRDTC a-t-il soutenu le projet ?

Le PRDTC a joué un rôle déterminant dans le lancement de cette initiative de collaboration, en intégrant de manière transparente les efforts des principaux chercheurs de 10 centres de transplantation renommés répartis dans 4 provinces du Canada. Agissant comme un centre de communication, le PRDTC a non seulement facilité une coordination entre les chercheurs, mais a également offert une gestion de projet nationale et des efforts de mobilisation des connaissances de pointe, jouant ainsi un rôle central dans cette étude.

Quelles sont les prochaines étapes et comment le PRDTC pourrait-il soutenir les orientations futures de ces travaux ?

Récemment, des vaccins bivalents ciblant la souche ancestrale du SRAS-CoV-2 et les sous-variants Omicron (BA.1 ou BA.4/5) ont été mis à disposition. Nous prévoyons d’étudier si la réception de ces nouvelles formulations offre une protection supplémentaire aux receveurs d’organes. Nous continuerons également à évaluer comment l’immunisation et l’infection façonnent les réponses immunitaires aux nouvelles souches circulantes qui apparaîtront à l’avenir. Le PRDTC peut soutenir ces orientations en encourageant les receveurs de greffes à suivre les recommandations de vaccination par le biais de campagnes, et en faisant pression pour obtenir des fonds afin de soutenir la recherche visant à améliorer les réponses vaccinales et à découvrir de nouvelles thérapies pour les receveurs de greffes vulnérables.

Résumé (en anglais)

Background

In solid organ transplant (SOT) recipients, the primary vaccination series against COVID-19 is three doses followed by boosters. We determined whether a fourth dose booster induced Omicron BA.4/5 neutralizing antibodies and T-cells in a large multicenter cohort study.

Methods
Serum was collected 4-6 weeks post third and fourth dose of mRNA vaccine in 222 SOT recipients. Neutralizing antibodies (nAb) were measured using a pseudovirus neutralization assay targeting the Omicron BA.4/5 spike protein. A subset underwent T-cell testing.

Results
Median age of the cohort was 63 years (IQR 50-68) with 61.7% men. BA.4/5 nAb detection increased from 26.6%(59/222) post third dose to 53.6%(119/222) post fourth dose (p<0.0001). In patients with breakthrough infection prior to fourth dose (n=27), nAb were detected in 77.8% and median nAb titers were significantly higher compared to those with four vaccine doses alone (p<0.0001). Factors associated with a low BA.4/5 neutralization response after fourth dose were older age (OR 0.96, 95%CI 0.94-0.99), mycophenolate use (OR 0.39, 95%CI 0.20-0.77) and prednisone use (OR 0.34, 95%CI 0.18-0.63), and vaccine type (OR 0.72, 95%CI 0.51-0.99) while breakthrough infection prior to fourth dose (OR 3.6, 95%CI 1.3-9.9) was associated with a greater nAb response. Polyfunctional BA.4/5-specific CD4+ T-cells significantly increased after four doses and were identified in 76.9% of patients at a median frequency of 213 per 106 cells (IQR 98-650).

Conclusion
In summary, a booster significantly increases BA.4/5-specific neutralization and polyfunctional CD4+ T-cell responses, suggesting protection from severe disease even with new Omicron variants. However, SOT recipients that are older, on mycophenolate and prednisone need further preventative strategies.

Consultez l’article ici.

À propos du Dr Victor H. Ferreira

Le Dr Victor H. Ferreira est associé de recherche et travaille dans le laboratoire des Drs Deepali Kumar et Atul Humar au Ajmera Transplant Centre de l’Univeristy Health Network à Toronto. Ses travaux sur les réponses vaccinales et l’immunologie virale ont été publiés dans des revues scientifiques de premier plan, notamment NEJM, Nature Immunology, Clinical Infectious Disease et Lancet Infectious Disease. Il vit avec sa compagne à Toronto et espère lancer son propre programme de recherche indépendant dans un avenir proche.