11 février : Journée internationale des femmes en sciences
Chaque année, le 11 février, nous célébrons la Journée internationale des femmes en sciences. C’est l’occasion de célébrer et de souligner la contribution essentielle des femmes dans le domaine scientifique, un domaine encore largement dominé par les hommes. Au PRDTC, l’équipe de gestion est composée à 75 % de femmes, tandis que le comité exécutif compte 15 femmes sur 22 membres.
La gestionnaire des communications du PRDTC, Stéphanie, s’est entretenue avec la Dre Lori West, directrice fondatrice du Programme de recherche en don et transplantation du Canada (PRDTC) et directrice de l’Alberta Transplant Institute, au sujet de son parcours dans le monde médical et des défis qu’elle a dû relever en tant que femme dans le milieu des sciences.
Qu’est-ce qui vous a amené à la médecine ? Pourquoi avez-vous choisi cette voie ?
J’ai toujours été très curieuse de savoir comment les choses fonctionnaient et je me suis intéressée aux sciences dès mon plus jeune âge. Bien que mes premiers intérêts aient été principalement la biologie et l’ornithologie, j’ai été attirée par la médecine et la santé humaine grâce à un cours de physiologie particulièrement bien enseigné lorsque j’étais à l’université. Après avoir terminé mes études de médecine et ma formation clinique, j’ai repris des études approfondies en recherche fondamentale. Grâce à cette combinaison de formation et d’expertise, j’ai trouvé un large éventail de possibilités pour construire ma carrière dans un travail intensément stimulant dans tout le domaine médical.
En tant que femme, quels défis avez-vous dû relever ?
Les obstacles étaient nombreux, à la fois évidents et plus nuancés. Lorsque j’ai postulé pour la première fois à l’école de médecine, on m’a ouvertement demandé pourquoi une femme devrait se voir offrir une telle opportunité alors que j’étais très susceptible d’abandonner pour avoir des enfants et élever une famille. Bien sûr, de nombreux défis étaient plus subtils. Lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant, par exemple, certains collègues m’ont fait comprendre que je n’étais plus considérée comme « sérieuse » en tant que clinicienne-chercheuse; certaines opportunités ont tout simplement disparu au profit de collègues masculins.
Comment avez-vous surmonté ces difficultés ?
La persévérance était la clé ! Je ne me suis jamais laissée abattre. Avec le temps et l’expérience, j’ai pris de l’assurance et j’ai appris à naviguer plus habilement. J’ai également appris à voir les choses plus clairement, ce qui m’a beaucoup aidé. Il a été extrêmement important de trouver des personnes expérimentées qui non seulement m’ont encadrée, mais m’ont aidée à développer des moyens concrets de surmonter les obstacles et de trouver des solutions, et qui m’ont activement ouvert des portes.
Avez-vous des conseils à donner aux femmes qui envisagent de poursuivre une carrière scientifique ?
La science est extrêmement intéressante, stimulante et passionnante ! Elle est infiniment fascinante et il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre, une nouvelle question à poser et à explorer. Si vous pouvez toujours vous souvenir de ces éléments et de la joie fondamentale de la curiosité, alors vous pouvez aller au-delà des défis. Il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit facile ; parfois, le sujet est difficile et compliqué, et la voie à suivre peut ne pas être claire. Il y a toujours des éléments difficiles, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Rien de ce qui vaut la peine n’est complètement facile, et les récompenses sont énormes.
La Dre West est professeure de pédiatrie, de chirurgie, de microbiologie/immunologie médicale et de médecine de laboratoire/pathologie à l’Université de l’Alberta, et titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1 en transplantation cardiaque. En tant que clinicienne-chercheuse, elle a un intérêt et une expertise de longue date pour la transplantation cardiaque pédiatrique et l’immunologie de la transplantation, notamment en ce qui concerne la glyco-immunologie ABO. Ses travaux pionniers sur le franchissement des barrières ABO ont eu un impact mondial sur la transplantation cardiaque infantile. Elle est également ancienne présidente de la Société internationale de transplantation cardiaque et pulmonaire et de la Société canadienne de transplantation, et ancienne présidente de l’initiative internationale Women in Transplantation de The Transplantation Society. Membre de la Société royale du Canada et de l’Académie canadienne des sciences de la santé, la Dre West a récemment été nommée Officière de l’Ordre du Canada.