Article en vedette dans le Canadian Journal of Kidney Health and Disease : Anna Horton

Le PRDTC tient à féliciter Anna Horton, chercheuse qualitative à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, pour sa récente publication intitulée : Living Donor Kidney Transplantation in Quebec : A Qualitative Case Study of Health System Barriers and Facilitators dans le Canadian Journal of Kidney Health and Disease !

Notre responsable des communications, Stéphanie Larivière, a posé quelques questions à Anna sur la publication, que vous pouvez lire ci-dessous.

Parmi toutes les personnes que vous avez interrogées, qu’est-ce qui vous a le plus surpris ?

Nos entrevues avec des intervenants du système de santé ont révélé que certaines caractéristiques du système nuisent à la facilitation de la transplantation rénale à partir de donneur vivant au Québec. Compte tenu de la présence d’obstacles structurels importants, il a été surprenant et stimulant d’entendre parler des effets positifs considérables que les champions locaux de la transplantation rénale à partir de donneur vivant pourraient avoir dans les équipes de soins. Les participants, en particulier dans les cliniques de dialyse et de pré-dialyse, ont décrit comment le fait d’avoir un membre « pivot » de l’équipe qui connaît bien la transplantation rénale à partir de donneur vivant et la défend, aide à augmenter la capacité de toute l’équipe à faciliter transplantation rénale à partir de donneur vivant pour leurs patients. Nous pensons qu’il est également important de mentionner à quel point nous avons été agréablement surpris par le taux de réponse des participants que nous avons contactés pour le recrutement, d’autant plus que la collecte des données a été effectuée pendant un pic de la pandémie de COVID-19. Nous tenons à remercier sincèrement nos participants d’avoir pris le temps d’être interviewés, et pour leurs précieuses contributions !

Pourquoi est-il important de sensibiliser les gens à la transplantation rénale à partir de donneur vivant, en particulier dans la province de Québec ?

La transplantation rénale à partir de donneur vivant est la meilleure option thérapeutique pour les patients souffrant d’insuffisance rénale, il est donc important de sensibiliser et d’améliorer l’accès à ce traitement pour le plus grand nombre de patients possible. Bien qu’il s’agisse de la meilleure option thérapeutique, le Québec a les taux les plus bas de transplantation rénale à partir de donneur vivant au Canada. Il est important de comprendre si certaines caractéristiques du système de santé québécois contribuent à ces faibles taux, afin d’y remédier et de favoriser un accès équitable à des soins de qualité pour les patients de tout le Canada.

Comment pensez-vous que la recherche fera progresser le domaine ?

L’accès et la prestation des transplantations rénales à partir de donneur vivant impliquent une multitude d’organisations et d’équipes de soins, ainsi que, bien sûr, les patients et les donneurs. Étant donné l’interaction complexe de ces différentes personnes et lieux, notre approche qualitative est apte à comprendre pourquoi et comment les taux de transplantation rénale à partir de donneur vivant sont faibles au Québec. Notre équipe de recherche réunit l’expertise combinée de spécialistes en sciences sociales, de néphrologues praticiens et de patients partenaires pour atteindre cet objectif. En interrogeant les parties prenantes du système de santé – de la gouvernance au niveau macro jusqu’aux premières lignes de la pratique des soins – notre approche permet de mieux comprendre les relations contingentes entre les différents éléments du système de santé impliqués dans la prestation des transplantations rénales à partir de donneur vivant. La compréhension de ces contingences est essentielle pour guider des interventions pragmatiques et efficaces.

Quelles sont les prochaines étapes et comment le PRDTC pourrait-il soutenir les orientations futures de ce travail ?

Notre étude de cas sur le Québec fait partie d’un projet de recherche plus vaste qui compare la façon dont les systèmes de santé provinciaux dispensent le transplantation rénale à partir de donneur vivant à travers le Canada. Nous rassemblons des études de cas du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, ainsi que des données provenant d’autres provinces, afin de comprendre quels aspects d’un système provincial peuvent aider ou entraver la prestation de la transplantation rénale à partir de donneur vivant. Nous avons eu la chance de bénéficier du soutien continu du PRDTC tout au long de ce projet en termes de financement, ainsi que de son aide pour les efforts de recrutement et pour faciliter l’implication des patients partenaires. Nous espérons que le réseau du PRDTC participera à l’élaboration des prochaines étapes de notre travail et, en fin de compte, à l’amélioration des soins aux patients souffrant d’insuffisance rénale au Canada.

Résumé (en anglais)

Background:
Patients with kidney failure represent a major public health burden, and living donor kidney transplantation (LDKT) is the best treatment option for these patients. Current work to optimize LDKT delivery to patients has focused on microlevel interventions and has not addressed interdependencies with meso and macro levels of practice.

Objective:
We aimed to learn from a health system with historically low LDKT performance to identify facilitators and barriers to LDKT. Our specific aims were to understand how LDKT delivery is organized through interacting macro, meso, and micro levels of practice and identify what attributes and processes of this health system facilitate the delivery of LDKT to patients with kidney failure and what creates barriers.

Design:
We conducted a qualitative case study, applying a complex adaptive systems approach to LDKT delivery, that recognizes health systems as being made up of dynamic, nested, and interconnected levels, with the patient at its core.

Setting:
The setting for this case study was the province of Quebec, Canada.

Participants:
Thirty-two key stakeholders from all levels of the health system. This included health care professionals, leaders in LDKT governance, living kidney donors, and kidney recipients.

Methods:
Semi-structured interviews with 32 key stakeholders and a document review were undertaken between February 2021 and December 2021. Inductive thematic analysis was used to generate themes.

Results:
Overall, we identified strong links between system attributes and processes and LDKT delivery, and more barriers than facilitators were discerned. Barriers that undermined access to LDKT included fragmented LDKT governance and expertise, disconnected care practices, limited resources, and regional inequities. Some were mitigated to an extent by the intervention of a program launched in 2018 to increase LDKT. Facilitators driven by the program included advocacy for LDKT from individual member(s) of the care team, dedicated resources, increased collaboration, and training opportunities that targeted LDKT delivery at multiple levels of practice.

Limitations:
Delineating the borders of a “case” is a challenge in case study research, and it is possible that some perspectives may have been missed. Participants may have produced socially desirable answers.

Conclusions:
Our study systematically investigated real-world practices as they operate throughout a health system. This novel approach has cross-disciplinary methodological relevance, and our findings have policy implications that can help inform multilevel interventions to improve LDKT.

Lisez l’article ici. (en anglais)

À propos d’Anna Horton

Anna Horton détient un diplôme de premier cycle en anthropologie sociale de l’Université d’Édimbourg et un MSC en médecine familiale de l’Université McGill. Elle est chercheuse qualitative à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, où elle applique sa formation en sciences sociales à la recherche en néphrologie de transplantation.